La normalisation du métabolisme du cholestérol dans la microglie rachidienne soulage la douleur neuropathique
La normalisation du métabolisme du cholestérol dans la microglie rachidienne soulage la douleur neuropathique
Normalization of cholesterol metabolism in spinal microglia alleviates neuropathic pain, Juliana M. Navia-Pelaez, Soo-Ho Choi, Luciano dos Santos Aggum Capettini, Yining Xia, Ayelet Gonen, Colin Agatisa-Boyle, Lauriane Delay, Gilson Gonçalves dos Santos, Glaucilene F. Catroli, Jungsu Kim, Jenny W. Lu, Benjamin Saylor, Holger Winkels, Christopher P. Durant, Yanal Ghosheh, Graham Beaton, Klaus Ley, Irina Kufareva, Maripat Corr, Tony L. Yaksh, Yury I. Miller, Journal of Experimental Medicine, 218 (7): e20202059, 2021, traduction et interprétation Amandine Bouvier
Introduction
Les douleurs neuropathiques correspondent à des douleurs dues à une lésion ou à une maladie du système somato-sensoriel (IASP). Afin de soulager l’animal de ces douleurs, d’apparition spontanée et imprévisible et souvent non prises en charge, différents traitements sont envisageables. Cette étude a notamment tenté d’étudier une action potentielle du cholestérol et des inflammarafts dans la régulation des douleurs neuropathiques.
Traduction
La neuroinflammation est une composante majeure de la transition et de la perpétuation des états douloureux neuropathiques. La neuroinflammation de la colonne vertébrale implique l’activation de TLR4, localisée dans des radeaux lipidiques, agrandis et enrichis en cholestérol, désignés ici sous le nom d’inflammarafts.
La suppression conditionnelle des transporteurs de cholestérol ABCA1 et ABCG1 dans la microglie, conduisant à la formation d’un inflammaraft, a induit une allodynie tactile chez des souris naïves.
La protéine de liaison apoA-I (AIBP) a facilité l’appauvrissement du cholestérol des inflammarafts et a inversé la douleur neuropathique dans un modèle de neuropathie périphérique, induite par la chimiothérapie (CIPN), chez des souris de type sauvage. Mais l’AIBP n’a pas réussi à inverser l’allodynie chez les souris présentant des microglie ABCA1/ABCG1 déficientes, suggérant un mécanisme dépendant du cholestérol.
Un mutant AIBP, dépourvu du domaine de liaison TLR4, n’a pas lié les microglies, ni n’a pu inverser l’allodynie CIPN.
L’effet thérapeutique, à long terme, d’une dose unique d’AIBP dans le CIPN était associée à une reprogrammation du métabolisme anti-inflammatoire et du cholestérol et à une réduction de l’accumulation de gouttelettes lipidiques dans les microglies.
Ces résultats suggèrent un mécanisme de régulation de la douleur neuropathique induit par le cholestérol, en contrôlant les inflammarafts TLR4 et le programme d’expression génique dans les microglies et en bloquant la perpétuation de la neuroinflammation.
A retenir
D’après cette étude, un mécanisme de régulation de la douleur neuropathique induit par le cholestérol, serait possible. Il agirait à travers 3 actions : le contrôle des inflammarafts TLR4, le contrôle du programme d’expression génique dans les microglies et le blocage de la perpétuation de la neuroinflammation.
Accès à l’article complet original (anglais) : htthttps://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33970188/s://pubmed.ncbi.nlm.nih.gov/33950785/
Le plus CAPdouleur :
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