Exploration objective de l’euthanasie et de ses effets secondaires
An Objective Exploration of Euthanasia and Adverse Events. Beth Marchitelli. Vet Clin Small Anim 49 (2019) 553–563.
Traduction et interprétation par Raphaëlle Laffitte.
Résumé :
L’euthanasie des animaux de compagnie est une aire importante de recherche et d’exploration scientifique rigoureuse. Les effets de l’euthanasie sur les patients –humains ou animaux et sur leurs familles sont profonds. Aucune autre intervention médicale n’est aussi permanente, irréversible et poussée en termes de conséquences.
Peu d’études existent au sein de la littérature vétérinaire permettant de quantifier l’occurrence d’effets secondaires durant et suivant le processus d’euthanasie. Les quelques études réalisées dans le domaine vétérinaire sur ce thème sont très hétérogènes dans la pratique médicale de la fin de vie. Néanmoins, un article publié en 2017 a recensé la quantité d’effets secondaires chez 94 chiens dont la pratique de la sédation puis de l’euthanasie est identique. Dans 52% des cas, un ou plusieurs effets secondaires s’est produit, et 31% des animaux ont présenté une augmentation de la fréquence respiratoire lors de l’administration de la solution euthanasiante (probable réponse à l’hypoxie cérébrale). En médecine humaine, notamment au Pays Bas où l’accompagnement de fin de vie est autorisé, l’utilisation de bloquants neuromusculaires fait partie du protocole d’euthanasie et limite cette réponse physiologique à l’hypoxie cérébrale.
En médecine vétérinaire, il est donc important, de prévenir et préparer les personnes accompagnant leur animal du risque d’apparition d’effet(s) secondaire(s) durant et après administration de la solution d’euthanasie. Une sédation, une tranquillisation ou une anesthésie précédant l’euthanasie de l’animal peut permettre de réduire ces évènements indésirables. La diminution de ces derniers permet de réduire les potentiels stress du professionnel vétérinaire et du propriétaire lors de l’acte d’euthanasie.
Les bonnes pratiques doivent être établies et validées scientifiquement pour la réalisation de l’euthanasie des animaux de compagnie. La littérature traitant de l’euthanasie et de la fin de vie assistée en médecine humaine au sein des pays où elle est légale et pratiquée peuvent être une source d’investigation et de collaboration utiles. Une investigation et une interrogation rigoureuse des modalités de fin de vie sont le socle de la mise en place de bonnes pratiques basées sur des considérations scientifiques, en évolution avec l’avancée de la science.
La médecine vétérinaire doit faire partie de cette recherche continue sur le processus d’euthanasie et sur ses effets secondaires pour établir de meilleures pratiques. Il est nécessaire que nous, les vétérinaires, nous nous dédions à améliorer davantage nos connaissances sur ce point pour continuer à honorer et respecter l’importance du lien entre le patient et son entourage.
Commentaire :
Cet article met en lumière les différents effets secondaires susceptibles d’apparaitre lors du processus d’euthanasie. Il compare les protocoles utilisés en médecine vétérinaire et fait référence aux fins de vie assistées en médecine humaine. La plupart des vétérinaires ont leurs habitudes en matière de réalisation d’une euthanasie, celles-ci doivent toujours évoluer vers les bonnes pratiques de bien-être animal et de respect du couple animal propriétaire.