Méthodes pharmacologiques : mise à jour sur la sédation optimale avant l’euthanasie chez l’animal de compagnie
An Update on Optimal Presedation and Euthanasia Solution Administration. Sheilah A. Robertson. Vet Clin Small Anim 50 (2020) 525–543.
Traduction et interprétation par Raphaëlle Laffitte
Résumé :
La dernière consultation entre l’animal et son vétérinaire a très souvent lieu pour le motif d’euthanasie. Le praticien n’a pourtant pas toujours idée des bonnes pratiques à tenir lors de la réalisation de cet acte et peut éprouver des difficultés à choisir un protocole de sédation ou d’anesthésie adapté au patient en question (en raison du statut comportemental ou de maladies intercurrentes notamment). L’acte d’euthanasie peut avoir des effets délétères importants sur les propriétaires et sur le vétérinaire qui la réalise. Dans certains cas, l’animal peut être sujet à un état de détresse important avant la survenue de son décès.
Faire précéder l’euthanasie d’une sédation ou d’une anesthésie facilite l’expérience pour l’animal et son propriétaire. La sédation a de nombreux avantages : elle permet au propriétaire de voir son animal relaxé et détendu ce qui le rassure, limite la contention de l’animal durant l’euthanasie, augmente le choix des techniques pour procéder à l’euthanasie, améliore la sécurité du patient, du propriétaire et du personnel impliqué, limite l’impact émotionnel négatif que peut impliquer la réalisation de l’euthanasie et l’occurrence d’effets secondaires pré et post-mortem. L’anesthésie est nécessaire si la voie intraveineuse n’est pas disponible pour réaliser l’euthanasie.
Dans le cadre de l’intérêt croissant autour du bien-être animal et de la limitation de la contention des patients, certaines drogues peuvent être administrées par voie orale ou transmucosale pour faciliter le transport de l’animal et son examen clinique. Ces protocoles peuvent être utilisés dans le cadre d’une sédation précédant une euthanasie afin de limiter le stress pour l’animal et faciliter l’acceptation de l’euthanasie pour le propriétaire. Ces drogues peuvent être administrées en vue d’éviter les injections intramusculaires ou sous-cutanées.
Il n’existe pas de protocole de sédation idéal avant de réaliser l’euthanasie, il doit être adapté à chaque patient mais certaines études permettent d’informer le praticien sur ses choix. Le vétérinaire utilisera un protocole dont il connait les effets (délai et durée d’action), qui soit adaptable à une grande variété de patients, qui puisse recourir à différentes voies d’administration et dont les effets secondaires sont limités voir absents. Dans le cas d’indisponibilité de certaines drogues, le vétérinaire doit savoir recourir à d’autres techniques pour la sédation et l’euthanasie.
Les vétérinaires doivent dans tous les cas, continuer à améliorer leurs pratiques autour de cet acte. La profession a l’honneur unique de procéder légalement à l’euthanasie pour mettre fin aux souffrances d’un animal et le praticien se doit de procéder à une fin de vie honorable pour le patient et les familles qui l’accompagnent.
Commentaire :
Cet article illustre les bonnes pratiques à adopter pour une euthanasie réalisée sereinement. Une sédation ou une anesthésie est vivement conseillée pour limiter le stress de l’animal et faciliter l’acceptation de son propriétaire. Cet article propose un éventail de drogues et de voies d’administration qui permettent au vétérinaire de pouvoir adapter son protocole à chaque type de patient. Dans tous les cas d’euthanasie, le vétérinaire doit expliquer les différents phases de la procédure au propriétaire, le prévenir d’éventuels effets secondaires, et finalement mettre un point d’honneur à respecter le bien-être animal.